Durant mon séjour en Inde, j’ai ainsi parcouru les terres hindous, sicks, bouddhistes, chrétiennes, etc. Une mosaïque de croyances colorées. Partout j’ai suivi des Indiens de toutes les confessions dans leur quotidien. Et il y avait toujours cette invitation à découvrir, mais jamais de prédication.
Sur les pas d’hindous et de jaïns, je me suis immergé dans les temples parfois ciselés, parfois bariolés, ceux à l’effigie de Ganesh, Shiva, Krishna, Vishnu, Anuman, … Au détour d’une rue ou d’un ghat, je passais sous les éléphants bénis qui, à leur tour, apposaient savamment une trompe leste sur le crâne des passants.
À Mumbai, Goa ou Pondicherry, mes pas m’ont conduit dans des églises. Ils y avaient celles construites par les Portugais, reprises par les Hollandais, puis les Français et les Anglais. Et il n’y avait qu’en Inde où l’on se déchausse pour y rentrer ; car au final, c’est un temple comme les autres.
Dans un bus au Kerala, je me rappelle ma voisine, sœur Rani. Elle revenait de cinq années passées à officier à Milan. Elle me racontait que ce qui l’avait marqué, c’était que les personnes âgées dont elle s’occupaient préféraient vivre seules chez elles – là famille pas loin tout de même – histoire de n’avoir à supporter d’autre autorité que la leur. Pour elle, sans famille, c’est comme si l’on allait manquer d’air.
Plus tard, j’échouais par 45°C à Varanasi. C’était je crois ma première expérience dans une ville sainte. La léthargie que j’avais perçue dans d’autres cités se muait ici en torpeur. Des pèlerins venus du monde entier, certains venus pour mourir. Sur les ghats (les quais), il y avait ce silence en journée, pas une parole, étrange quand à 3 rues de là ça pétarade dur. Le soir venu, les foules affluaient et carillonnaient pour honorer ou commémorer les défunts dans une liturgie rocambolesque.
Dans mon périple, je ne suis malheureusement pas passé par les terres du boddhisattwa. J’ai en revanche eu la chance de visiter les grottes d’Ellora et Ajanta, joyaux troglodytes, puis j’ai foulé les premières pentes de l’Himalaya vers Dharamsala, là où réside le gouvernement tibétain en exil. Il y régnait une atmosphère sereine et pleine de dévouement, nombre de pèlerins venus des quatre coins du monde pour participer à la lutte pour un Tibet libre.
Plus à l’Ouest, à Amritsar, se furent les couleurs des turbans qui dansèrent indéfiniment. Autour de l’étang sacré, face au palais doré, au son des psalmodies Sicks, il y avait cette foule de pèlerins tranquilles. J’ai ressenti dans cette enceinte les liens forts d’une communauté, comme une immense famille ouverte et accueillante.
Même à Auroville, au Sud de Chennai, il y’avait cette communauté installée là depuis les années 60. C’est une ville, un « pays », où chacun y est le bienvenu s’il renie sa nationalité, sa religion et son argent. C’est un lieu où ces trois éléments ne sont pas utiles. Seules persistent la discussion et la méditation.
De retour à Delhi après 2 mois 1/2 au sein de cette spiritualité ambiante, je me repose dans un Ashram, pour y trouver le silence et la fraîcheur davantage que pour y méditer.
Et surprise ! Un jour où je venais d’une promenade, je passe sous un porche et la tige d’une plante grimpante m’effleure le haut du crâne. Ce qui m’a le plus étonné a été le fait que la première chose qui m’a traversé l’esprit ne fut pas « mince, qu’est-ce qui me tombe dessus? Une araignée? Un insecte? », non, la toute première pensée qui m’arriva fût « tiens, … Une plante me bénit ». Incroyable pour un athée comme moi 🙂
Marc
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Incroyable Inde. 45C à Varanasi je ne sais pas si j’aurais été capable passé une journée à cette température. Le temple d’or est un lieu que j’aimerais visité un jour. Magnifique chronique bravo!