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Carnet de route d’un globe-trotteur en Inde-Les perles du Rajasthan !

Depuis les plaines arides du Rajasthan et leur chaleur abrasive au mois de mai, sur les autoroutes en construction, entre les bosquets de bœufs et les carcasses de camions morts, je filais parmi les troupeaux de poids lourds qui beuglent de klaxons et tressaillent de ferraille. Dans ce vacarme métallique, je réalisais à quel point ce que j’ai vu de l’Inde manifestait souvent un déficit chronique de subtilité…

Et pourtant, je les ai vus capables d’un raffinement extrême! Sans parler du Taj Mahal qui est un joyau de marbre blanc, le fort de Jodhpur ou le Palais sur l’eau de Jaipur ne sont que dentelle de gré rose et dédale de cours serties de finesse. Tout comme dans les musées de Jaipur, les armes, la vaisselle, les palanquins, les tuniques ou les soieries rivalisent de majesté.

La famille royale du Rajasthan entretient ses trésors qui un jour ont rendu jaloux les princes perses, les mandarins chinois, les riches marchands occidentaux et tous les autres qui commerçaient avec eux. Mais juste aux pieds des forts s’échouent déjà les amas de bicoques bleues, roses ou briques et commencent alors l’océan de poussière et de toits-terrasses sonores.

Et idem dans des lieux saints comme Ajmer ou Pushkar ; si les villes ne représentent pas d’intérêt en elles mêmes, chacune abrite des joyaux jaïn ou hindou. Par exemple, en marge de l’unique temple de Brahma à Pushkar, la ville n’était que marre et bouse. Il faut dire que j’y étais arrivé rincé après un trajet en bus bondé et la ville était fraichement lessivée après une pluie violente. Les flaques étaient chaudes comme de la pisse, tout le monde s’abritait et les rues étaient désertes.

Mais dans cette atmosphère d’orage, entre deux coupures de courant, le lac saint au centre de la ville était redevenu silencieux et électrique sous un ciel zébré de foudre. Avec Myriam et Frederico – deux voyageurs rencontrés dans un café – on s’est assis pour admirer le spectacle, adossés à un arbre déglingué en béton armé avec des branches rouillées … et alors on étaient bien sûrs d’être bien quelque part en Inde.

À Jaipur, j’avais réussi à me faire loger chez Amid et Neelam ; le jour de mon arrivée, ils m’ont invité à dîner pour fêter leur 3ème anniversaire de mariage. Et évidemment, j’ai posé LA question bête qui ne rime à rien en Inde… Pris dans l’enthousiasme de la discussion, je leur ai demandé comment ils se sont rencontrés… et évidemment, la réponse était “Nos pères nous ont présentés avant le mariage arrangé.”. Question idiote en effet.

Durant mon séjour, Neelam m’apprend à préparer les chapattis (des pains ronds comme des nans), les idlis et le sambhar. Durant ces moments passés en petit comité, tous les deux dans la cuisine, elle m’explique qu’elle ne peut sortir de la maison sans demander au préalable l’autorisation à sa belle famille, ou que sa vie professionnelle est mise de côté jusqu’à nouvel ordre. C’est elle qui s’est inscrite sur CouchSurfing, histoire d’accueillir des personnes et égailler son quotidien. Avec son mari, elle se dit heureuse ; il est attentionné et la traite bien quand ils sont tous les deux. En revanche, dés que la belle famille rapplique, elle n’existe plus. L’écart entre les femmes mariées en province et les femmes aux épaules nues dans les malls de Delhi est impressionnant.

Amid, à 28 ans, est un self made man. Son grand père était un des freedom fighters qui combattait contre les anglais et il a laissé sa femme et ses 14 enfants sans beaucoup de ressources. Le père d’Amid n’avait pour le coup pas beaucoup d’argent à investir dans l’éducation de ce 3ème fils mais lui n’avait aucune envie de rester à la ferme. À la majorité, il fuit pour la ville proche : Jaipur. Il vivra dans la rue un bon moment, à enchaîner les petits boulots, laver les voitures, porter des charges lourdes, etc. En même temps, il prend le temps d’étudier le soir et fini par obtenir 3 Masters en économie et en finance.

Depuis, il travaille dans ce secteur et gagne suffisamment pour faire vivre sa famille et construire une maison capable d’accueillir 3 générations. Quand je lui demande ce que lui ont appris ces années sombres, il me répond que, désormais, sa philosophie est “chaque jour est le meilleur” (everyday is the best). Et non pas “chaque jour est mieux (better) que le précédent”, car pour lui, si on pense “mieux”, on voudra encore mieux demain et on n’appréciera jamais ce que l’on a sous les yeux. “Better to think everyday is the best”.

Ce qui est incroyable dans ce voyage, c’est le nombre de visages rencontrés et les ribambelles d’histoires racontées. Le tout est je crois la plus inspirante des philosophies.

Le récit des mes aventures en Inde est ici : http://itun.es/i6Dz6MW.

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Crédit photos : Marc Chataigner



Blogueuse depuis 2008 et globe-trotteuse dans l'âme, j'aime dénicher de nouvelles adresses et partager mes expériences. Professionnelle du tourisme de luxe depuis 20 ans, j'ai lancé en 2010 mon agence de voyage Suite-Privee.com et propose un accompagnement personnalisé pour une clientèle exigeante et désireuse de voyager autrement.


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