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Carnet de route d’un globe-trotteur en Inde – Immersion à Mumbai !

Si les deux premiers jours je n’avais eu l’impression que de tremper le bout de mes orteils pour tester la température, au bout,du troisième jour, j’avais déjà le sentiment de m’être un peu mouillé … Et j’entends par mouillé pas uniquement le fait d’être en nage à chaque pas, évidemment – il faisait une chaleur de mercure.

Le troisième jour donc, je suis parti pour le Nord de Mumbai avec mon sac énorme dans un train de banlieue à l’heure de pointe. Oui, tout ça dans une même phrase rend toute situation similaire on ne peut plus épique. Arrivé à la gare après une âpre discussion avec un taxi, je file au guichet pour acheter un aller, en pensant avoir soigneusement sélectionner le train et la classe que je voulais, histoire d’être à l’aise. Évidemment, pas de classes au choix, et seulement des “slow trains” à cette heure là.

Ce n’est qu’en arrivant sur le quai que j’ai compris ce qui se passait, et ce – non pas par rapport au fait que la densité de voyageurs au mètre carré rendait le RER A à l’heure de pointe une promenade de santé – via les regards agacés des voyageurs en question quand ils dévisageaient mon gros sac à dos. Dans leurs yeux je lisais “non… Il ne va pas faire ça?!”. Et je me sentais un poil seul quand j’ai vu le premier train. Oui, ‘premier’ parce qu’il me semblait essentiel d’en laisser passer un ou deux pour comprendre comment ça marche.

Et puis de toute façon, pour être honnête, je n’aurais pas pu rentrer dans ces 3 trains que j’ai laissé filer. Donc au final, le principe, porter son ‘petit’ sac à dos sur le ventre, et le ‘gros’ à la main, comme si c’était un enfant – il n’y a que les touristes européens qui n’ont que ça à faire de trimbaler leur enfant à cette heure là – attendre qu’un flot de passagers se soit littéralement déversé sur le quai et charger à son tour.

L’Inde n’a pas d’equipe de rugby, mais s’ils décidaient de s’y mettre, ils auraient un entraînement tout trouvé. Et me voilà parti pour une heure debout, à discuter pour faire oublier mon énorme sac aux nerveux qui s’entassent tout autour. Dans mon wagon, uniquement des hommes, d’une docilité à toute épreuve, la plupart sur leur téléphone mobile, d’autres sur leur kindle. Enfin, le mien: ils lisent par dessus mon épaule quand au bout d’un moment j’ai trouvé à m’asseoir.

Les stations ne sont sont ni annoncées, ni signalées, je ne vois pas le quai, et de toute façon le nom n’est pas toujours affiché en gare. Alors je me géolocalise de temp à autre en sondant notre position auprès de mes voisins. En phase d’approche de Domblivi, je récupère mes sacs et m’apprête à sauter. Et hop, me voilà arrivé. Il ne me reste plus qu’à trouver Nayana qui m’a dit venir me chercher avec son ‘bike’…

Évidemment, inutile de dépeindre l’abondance de pouêts, tûts et miiip qui donnent à l’ambiance de sortie de gare son charme accueillant. Mis à part le plan sonore, le chaos se prolonge avec une foule abérante qui s’affaire, se fait bousculer par les rickshaws, se meut entre vaches, buffles stoïques et chiens errants. Et là je réalise que même si je suis ‘reconnaissable’ (une tête de plus, un énorme sac, un t-shirt orange) je ne suis pas pour autant ‘visible’… Il y a beaucoup trop de monde. Au bout de 20 minutes d’attente mi sereine, mi ‘merde où est-ce que je suis là en fait’, une nenette venue de nulle part pile en moto devant moi et me fait un super clin-d’oeil bollywoodien que je prends comme un signe. Je me rapproche et elle me demande d’enfourcher le siège passager. Intérieurement je rigole mais machinalement je m’exécute parce qu’elle n’a pas l’air de blaguer.

Mon gros sac sur le dos, agrippé à ses épaules, je me sens partir pour une chevauchée des milles et unes nuits… ou peut être la dernière en fait, alors je hurle. Elle me demande si ça va, je réponds que si je crie, c’est que je suis toujours là. Et en vie. Aucunes des routes qu’elle empreinte n’est plate, nids de poule, poussière de partout, les bus et camions qui frôlent mes tongs, je rentre mes pieds, et je pense que la pénombre du soir me masque encore d’autres periles – et c’est tant mieux. Assis à l’arrière de cette moto, agrippé à une inconnue, en direction de je ne sais où, je me sens prendre part à ce qui se passe, là ici tout de suite. J’imagine que c’est un peu la sensation de ceux qui sautent à l’élastique. Sauf que eux, ils ont bien un élastique. Perso je plonge en apnée.

Quand la chevauchée fantastique prend fin, nous sommes arrivés au pied d’un petit immeuble loin de tout, et dans le salon se déroule un cours de fitness entre filles. J’ai toujours le chic pour me fourrer dans des situations sympa. Quand, pas farouches, elles me proposent de me joindre à elles, je décline pour aller prendre une douche, parce que j’ai un peu peu eu chaud, dans tous les sens du terme.

Rafraîchi, on discute, on s’apprête à dîner, je propose mon aide pour dresser la table, quand la fille, Anita, me rit au nez. “Where do you see a table?!”. C’est qu’elle a raison, 2 pièces et une cuisine, pas de tables pas de lits et pourtant si j’ai bien compris, le père la mère et la fille habitent ici.

Quand je la vois disposer des plats à même le sol de la cuisine, je commence à comprendre, quand elle dispose 4 assiettes, j’ai pigé et je m’assoie en tailleur. Plus tard, à propos des lits, je découvrirai que l’on dort tous ensemble sur les tapis; j’ai tout fait pour ne pas ronfler. Le dîner se passe avec délectation, à coup de curry et de dosa, de discussions sur l’histoire de l’Inde (le père médecin en connait un rayon) et de mes doigts qui peinent à prendre la nourriture; j’ai la dextérité d’un gamin de 5 ans et je m’en mets de partout.

Les rencontres avec mes hôtes me permettent de goûter aux joies simples de la vie locale, et de passer des portes, m’aventurer dans les bureaux se l’administration ou à la clinique que tient le père par exemple. Avec eux comme guide, je crois que mon voyage partait sous de bons auspices.

A suivre 😉

Tout mon périple en Inde est disponible ici : http://itun.es/i6Dz6MW

Une recommandation de Bollywood sur cette ville rocambolesque : Mumbai Diaries

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Crédit photos : Marc Chataigner



Blogueuse depuis 2008 et globe-trotteuse dans l'âme, j'aime dénicher de nouvelles adresses et partager mes expériences. Professionnelle du tourisme de luxe depuis 20 ans, j'ai lancé en 2010 mon agence de voyage Suite-Privee.com et propose un accompagnement personnalisé pour une clientèle exigeante et désireuse de voyager autrement.


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